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portée de tous, sans permettre à quelques-uns d’accaparer ce qui est nécessaire au bien-être général, pas plus les machines, les mines ou les forêts que la lumière du soleil.

Chose étrange, d’ailleurs, les écrivains socialistes contemporains ont tiré presque tous leurs arguments de l’état de l’industrie, phénomène contingent, accidentel, qu’un événement imprévu, une découverte quelconque peut modifier de fond en comble[1], et bien peu se sont appuyés sur l’eth-

  1. Par exemple, l’avénement du petit commerce et de la petite bourgeoisie, favorisé par un pouvoir intelligent, au détriment à la fois des grands capitalistes et du prolétariat, reculerait la révolution en reculant la concentration des capitaux ; en effet si cette concentration se poursuit, le jour où la fortune publique sera possédée par quelques centaines d’individus (les grands capitalistes), au lieu d’être par plusieurs milliers (les petits capitalistes) le peuple sera forcé de s’insurger. De même, l’emploi d’une nouvelle force motrice supprimant le grand outillage, la simplification d’appareils compliqués et coûteux, pourraient changer l’état de l’industrie. Et, cependant, le communisme resterait le point de mire de