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ront à abonder dans les magasins communs.

L’appréhension, exprimée le plus souvent par d’oisifs jouisseurs, de voir les travailleurs se livrer à la paresse et aux excès, une fois qu’ils seront débarrassés de leurs patrons, est tout au moins exagérée. Il arrive fréquemment que ceux qui, manquant de tout, se promettent des goinfreries folles le jour où ils auront de l’argent, deviennent ce jour-là, très indifférents aux choses qu’ils convoitaient.

Nous le répétons, l’anarchie absolue, idéal supérieur à tous les systèmes en isme, ne se réalisera pas au lendemain de la révolution sociale. Ce n’est pas une raison pour la nier, encore moins pour la combattre.

À ne la considérer que comme un état extra-humain, — ce qui serait absurde, nul n’ayant qualité pour tracer une limite au progrès, — elle représenterait encore l’effort incessant vers le mieux, le contraire de l’immobilisme qui marque la mort des