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taine des condamnés vis-à-vis de la mort — aucun ne défaillit — et certaines paroles vibrantes jetées à la face de la vieille société, non seulement compensèrent ce que tels de ces actes avaient pu avoir de regrettable, mais encore firent faire à la propagande libertaire, une fois la première terreur passée, un chemin immense. Le fracas de la dynamite parvint aux oreilles de beaucoup restés sourds au paisible exposé des théories et les arracha à leur torpeur. La foule, malheureusement, est encore ainsi, qu’on ne peut l’attirer qu’avec du bruit.

En somme, si les conséquences matérielles n’apparurent pas immédiatement heureuses, il en résulta une commotion, et un progrès indéniable dans les esprits.

Les défenseurs du vieil ordre de choses ont surtout flétri ces attentats au nom des « victimes innocentes ». Il serait férocement absurde de prétendre, comme l’ont avancé quelques dilettantes de l’anarchie, bien refroidis depuis la répression, qu’il n’y a pas d’innocents dans la société actuelle ;