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les appels les plus sincères adressés en faveur d’une union dans laquelle chacun sacrifierait quelque chose de ses convictions n’ont autant dire jamais de réalisation. La révolution n’est pas enrégimentable ; elle se fait avec le concours tumultueux de toutes les écoles, usant les unes après les autres.

De 1881 à 1887, il y eut en France une véritable effervescence révolutionnaire, tout au moins dans la partie active et pensante du prolétariat. Il était trop dur de renoncer aux espérances de liberté et de bien-être pour tous qu’avait fait naître l’avénement de la république : si cet idéal demeurait irréalisé, c’était sans doute parce qu’après la réaction, l’opportunisme accaparait le pouvoir, barrant la route à tout progrès politique et économique. La vraie république, la sociale, celle de tous — res publica — il fallait la conquérir par la révolution.

Il n’est pas sans intérêt de jeter un coup d’œil rétrospectif sur ces événements et, après avoir étudié succinctement l’anar-