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mune, de la commune à la province, de la province à la patrie, combien de modifications et d’élargissements l’idée de groupement n’a-t-elle pas reçu ? Aujourd’hui, sortant du patriotisme, on marche au racisme : panslavisme, panlatinisme, pangermanisme, et, au delà du racisme lui-même, c’est la notion d’humanité qui, déjà, commence à se former. Il en est de même pour tout, et cette marche ascensionnelle des conceptions humaines, si elle doit nous rendre indulgents pour les arriérés, doit surtout nous empêcher de traiter d’utopistes, ceux dont les vues dépassent les nôtres.

« Tout progrès, a dit Bakounine, suppose la négation du point de départ. » Toute idée, pouvons-nous dire, contient une négation destinée à disparaître tôt ou tard et une affirmation destinée à devenir la base d’une idée nouvelle.

Ainsi, dans l’idée de patriotisme, le principe positif, réel indestructible est celui de solidarité ; la partie négative est celle qui