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révoltes de ses sujets de toutes races et la protection intermittente des grandes puissances européennes, qui ne la laissent provisoirement debout que parce qu’elles ne s’entendent pas pour la dépecer.

Il est donc très possible que la paix boiteuse dans laquelle vit l’Europe soit brusquement détruite par tel événement d’Orient déjouant les efforts de la diplomatie internationale ou par l’initiative d’une grande puissance jugeant les circonstances favorables pour lui permettre d’accabler l’adversaire qu’elle redoute.

Cette guerre peut — tout au moins dans le pays vaincu — entraîner la révolution, tout comme la révolution, éclatant la première, entraînerait vraisemblablement la guerre. Les deux événements apparaissent, du moins, inséparables l’un de l’autre. Car s’il est évident que l’Europe monarchique et capitaliste formerait une ligue internationale — oh ! ironie des mots ! — pour s’opposer à l’avènement d’un nouveau régime social (resterait à compter avec les