Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/273

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Mais, en même temps, germait dans les cerveaux cette idée : si tous les travailleurs peuvent s’entendre pour cesser leur tâche simultanément et revendiquer leur droit à la richesse qu’ils produisent, la vie sociale se trouvera interrompue et la bourgeoisie affolée, menacée de mourir de faim devant ses coffres-forts, sera obligée de capituler.

Il y a bien des objections à formuler à cela. D’abord l’impossibilité d’organiser une grève absolument générale, étant donné les différences de salaires, partant d’intérêts relatifs, et d’esprit de tous les syndicats ouvriers, la possibilité pour la coalition patronale de recruter dans l’immense armée des sans-travail de nouveaux esclaves et enfin ce fait que la force armée est tout entière entre les mains du gouvernement, qui ne demeurerait pas spectateur désintéressé de la lutte. Toutefois, il est certain qu’à défaut de grève générale, des grèves de plus en plus généralisées sont possibles, telles celles qui, depuis dix ans,