sait en éparpillant ses ondes de ci de là et finissait par se dessécher.
Babeuf et ses amis, à la fin du siècle dernier, donnèrent une nouvelle orientation à la poussée prolétarienne. Ils ne pouvaient résoudre le problème social ; du moins, ils posèrent quelques-uns de ses termes : bonheur commun, égalité de fait. Toutefois, ce n’était encore là qu’une minorité, élite d’avant-garde, qui cherchait sa voie à tâtons, tendant parfois à son insu à reconstituer et à étendre à la société tout entière le communisme monacal.
Durant la première moitié de ce siècle, le prolétariat, écrasé par un impitoyable industrialisme, acheva de se séparer de la bourgeoisie, sa moderne exploitrice ; mais cette séparation s’opérait encore plutôt d’instinct que par une nette conscience du but et des moyens. Le développement du machinisme cassait les bras à la classe ouvrière : « détruisons les machines ! » criaient les ouvriers, qui, menacés de mourir de faim, réclamaient comme un suprême bien