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mées dans des luttes de plus en plus sanglantes (1831, juin 1848, 1871) que la révolution qui, en Europe, semble appelée à clore le dix-neuvième siècle, sera, avant tout, économique. Sans doute, penseurs et idéologues, qui voient en l’homme autre chose qu’un sous-ventre, la veulent-ils intégrale, mais il est certain que la clameur des déshérités affirmant leur droit à la vie et au bien-être dominera cette fois les harangues des politiciens, les pétarades romantiques des dilettantes et même les considérations des philosophes. Les progrès de l’esprit viendront après la conquête du pain.

Un peuple ne fait de révolution que pour des besoins qu’il ressent ou des choses, sinon des idées, auxquelles il croit.

Les prolétaires de France ne croient plus du tout à la religion, croient de moins en moins à la politique et n’ont guère le temps ou la possibilité de se passionner pour des questions d’esthétique. Par contre, sous la prodigieuse poussée de l’industrialisme