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faits. Après avoir proclamé de fort belles choses, les novateurs, effrayés de se sentir inaptes à vivre dans l’idéal rêvé, retenus qu’ils étaient au passé par mille liens, s’arrêtaient à moitié chemin et se contentaient pour le surplus de phrases grandiloquentes.

D’une très belle étude publiée par Jean Grave dans les Temps Nouveaux[1], nous extrayons le passage suivant :

« La révolution n’est pas une entité dont la puissance agit par elle-même. Ce n’est pas un personnage métaphysique doué de toutes les vertus. C’est un fait qui s’accomplit sous l’impulsion d’individualités qui ne pourront opérer autour d’elles que les transformations qu’elles auront su, au préalable, déjà opérer en leur cerveau. Voilà pourquoi je concluais que les individus devraient, en leurs conceptions, en leurs actes, essayer de faire table rase des anciens préjugés dont ils

  1. Les Temps Nouveaux, 2e année, no 33, du 12 au 18 décembre 1896.