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souvent parfaitement étrangères aux questions traitées, c’est une force immense. C’est ce qui a permis aux militants anarchistes, au début presque isolés et sans ressources, d’arriver à des résultats remarquables. Combien de leurs journaux, par exemple, créés avec un capital de quelques francs, comme le Révolté (fondé à Genève en 1881), eussent sombré au bout de quelques mois s’ils avaient dû subordonner leur existence aux décisions d’une majorité fluctuante et dépourvue d’esprit de suite ! Il est vraisemblable aussi que les insurrections anarchistes de Benevent (1877) et de Xérès (1891), qui bien que vaincues ont eu leurs résultats moraux, n’auraient non plus jamais pu se produire.

Suivre son idée, rechercher les hommes sûrs qui la partagent, travailler avec eux à sa réalisation, s’organiser avec eux sans peur du mot — car tout but tant soit peu complexe demande une organisation réelle — telle est la vraie méthode anarchiste, celle qui, dans le passé même, a assuré le