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À l’est de la Chine, se trouve un peuple de même race, les Japonais, mais jeune, vigoureux, plein de sève, doué d’affinité pour les mœurs européennes[1]. Les Japonais qui sont en quelque sorte les Français de l’Extrême-Orient, contribueront à désinfecter la vieille Asie de ses religions et de ses autocraties.

Car, il n’y a pas à s’y tromper, ce n’est que par une propagande incessante, une croisade pacifique que l’on pourra se délivrer définitivement du péril chinois en poussant la race jaune à s’affranchir. Une guerre d’extermination serait fatale aux Européens, même vainqueurs ; elle nécessiterait la reconstitution d’armées permanentes et de tout l’attirail de l’État bourgeois ; au prix de flots de sang, les Asiatiques pourraient être matés, mais alors la

  1. Ces lignes étaient écrites huit ans avant la guerre sino-japonaise. Les Japonais ont démontré leur vitalité : au point de vue industriel et maritime, ils ont devant eux un rôle considérable. Il est à souhaiter que l’esprit militaire et chauvin, momentanément développé par leurs victoires, ne les contamine pas (1897).