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ne concevaient pas qu’il pût y avoir des États subsistant sans un monarque à leur tête, de même, sans s’en tenir à l’étymologie qui dit simplement : an archieabsence de gouvernement, la pensée qu’un homme puisse être autonome, c’est-à-dire autre chose qu’un pantin, mû par un autre homme, paraît renversante à ceux qui ont végété toute leur vie avec cette idée reçue de leurs ancêtres : Il est indispensable qu’il y ait un gouvernement, c’est-à-dire une minorité d’individus chargés de mener la majorité et de penser pour elle.

Et cependant quel homme de bon sens, de bonne foi, pourrait nier que la vraie liberté, cette liberté dont on trace le nom sur les murs et que l’on cherche toujours à atteindre, consiste à être maître absolu de sa personne et de sa volonté, l’indépendance de chacun assurant naturellement l’indépendance de tous ?

La masse est inconsciente encore, nous dit-on ; certes, pourquoi la flatterions-nous ? son inconscience crève les yeux. Mais per-