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que les prêtres asiatiques, les pontifes romains firent peser sur l’Europe la plus détestable des tyrannies, celle des consciences.

Au milieu de tous ces événements, l’esclavage ne s’était qu’insensiblement modifié. Placés entre leurs maîtres dégénérés et les hordes barbares, les esclaves, qui étaient le nombre, eussent pu, avec un peu de vigueur, écraser complètement les premiers et arrêter les seconds ou tout au moins traiter avec eux. Moment solennel dans l’histoire et qui semble se représenter à cette heure où, entre le vieux monde latin et le monde germain, prêts à s’exterminer, se dresse le socialisme international ! Mais l’esclavage avait avachi cette multitude et, plus que l’esclavage, le christianisme, parlant sans cesse de soumission et d’humilité lui avait ôté tout ressort. Elle subit presque sans résistance le joug des conquérants. Une hideuse fusion de la barbarie gothique et de la pourriture romaine se fit dans les ténèbres du moyen-âge et, sur toute cette nuit, l’Église étendit son règne.