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de mouvement, — force de progrès. Au moral, à l’intellectuel, au physiologique, comme au physique, — car, au fond tous ces mondes n’en font qu’un seul, dominé par les mêmes lois, — le même combat se livre. La réaction, c’est le sol refusant à l’arbre sa sève, l’écorce emprisonnant le bourgeon, l’animal subissant son sort avec résignation, l’homme cherchant des modèles dans le passé. Le progrès, c’est la vie circulant partout, se communiquant du sol à la plante, faisant jaillir des vieilles prisons rompues les germinations nouvelles, aiguillonnant la créature organisée et lui donnant de nouvelles armes pour le combat de la vie ; c’est l’homme rejetant bien loin son restant d’animalité et, sans rougir de son origine, cherchant l’idéal dans la négation du passé.

Dans sa marche ascendante, le progrès décrit une immense spirale ; à chaque instant, des obstacles semblent devoir le ramener à son point de départ ; mais, après ces reculs, il acquiert une nouvelle impulsion