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vidus et des groupements ; la loi, imposée à tous et de durée illimitée, par le contrat volontaire ; l’hégémonie de la fortune et du rang par l’universalisation du bien-être et l’équivalence des fonctions, enfin la morale actuelle, toute d’hypocrite férocité par une morale supérieure découlant tout naturellement du nouvel ordre de choses.

Cela est l’anarchie : nous énonçons la chose avant le mot pour ceux que les mots épouvantent.

L’anarchie est le complément et, on peut bien reconnaître, le correctif du communisme. Qu’on le veuille ou non, la marche des peuples civilisés vers un large communisme est indéniable. « La démocratie coule à pleins bords », a dit Tocqueville. Or, vu en dehors du couvent et de la caserne, qu’est donc le communisme, sinon la confirmation, l’aboutissant de la démocratie, la généralisation des intérêts, non pas politiques — la politique, cette hypocrisie, est appelée à disparaître, — mais