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ce suffrage a-t-il pu être confondu avec la délégation de pouvoir qui enlève aux citoyens leur souveraineté pour en investir un petit nombre d’individus ?

C’est justement au nom de sa souveraineté que le peuple doit refuser de se donner des maîtres dans la personne de soi-disants représentants qui le gouvernent à leur gré. Quelle triste comédie que d’entendre l’électeur de Bonaparte, Thiers ou Ferry dire avec orgueil : « Je suis souverain ! » Eh ! non, tu n’es qu’un pauvre esclave.

Il est impossible de définir dans ses détails ce que sera la société de demain ; elle ne se laisse entrevoir que dans ses grandes lignes. Toutefois, on peut hardiment déclarer que Chambre et Sénat disparaîtront comme disparurent les antiques parlements qui, sous la monarchie absolue, pouvaient être le palliatif mais jamais le frein de l’arbitraire royal. Les groupements et corporations constituant la commune seront en pleine vie et c’est là que s’élaboreront contrats et décisions, mesures d’intérêt général,