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Henri Heine, ce Prussien si français et si parisien, crible des traits de son esprit mordant les politiciens de France, les chauvins d’Allemagne et salue le communisme[1].

Le 2 décembre marqua un recul : Napoléon III, en bon tyran, proscrit la pensée. Sous son règne, le roman est nul, — Montépin remplace Balzac, — le journal est au-dessous de rien, le théâtre tourne à la féerie et aux exhibitions de chair. Mais quel est ce refrain d’opérette qui arrive ? Aux applaudissements de spectateurs couronnés, deux hommes, révolutionnaires à leur façon, bafouent sur des airs d’Offenbach les rois et les dieux. Laissez clamer les rigoristes, cette folie réveillera le bon sens ; l’esprit revient par le rire et, avec l’esprit, la dignité : la satire va devenir pamphlet. Dans les dernières années de l’empire, la révolte souffle partout : elle se traduit par le pinceau, par le crayon, par la plume ; Rochefort allume sa Lanterne, vingt journaux

  1. Notamment dans la préface de Lutèce.