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reste et elle est bien supérieure aux fadasseries des poètes courtisans d’un Léon X ou d’un Alphonse d’Este.

Et Villon, le gamin frondeur et voleur, Rabelais, le curé anarchiste, combien ne sont-ils pas au-dessus d’un Boileau ?

La Réforme et la Renaissance font à l’Europe une vie nouvelle. Des républiques italiennes débordent des légions de glorieux artistes qui traitent d’égal à égal avec les rois, les empereurs et les papes.

Dans les libres communes des Flandres, à l’abri des brutalités féodales, des peintres audacieux osent reproduire la vie telle qu’elle est. Plus de ces madones chlorotiques, de ces archanges anémiés ! place au sang plébéien, aux chairs roses et vivantes de Rubens et de Rembrandt.

Richelieu se piquait de protéger les arts et il ne put souffrir un Corneille. Les vers enflammés du vieux poète sonnaient aux oreilles du cardinal comme une évocation de la république romaine dangereuse pour la foi monarchique. L’Académie lui plaisait