Page:Malato - Philosophie de l'Anarchie, Stock, 1897.djvu/149

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la France, livrée à l’arbitraire d’un fonctionnarisme aussi absolu que routinier, nous pouvons reconnaître partout les avantages de l’autonomie quand elle est combinée avec une entière solidarité. Les Suisses, autonomes et solidaires, repoussent au moyen-âge toutes les attaques de l’Empire ; les communes flamandes chassent leurs seigneurs et tiennent tête aux Français ; les Hollandais secouent le joug de l’Espagne et les Espagnols, à leur tour, reprennent leur pays aux puissantes armées de Napoléon Ier. Que si les adversaires de l’autonomie citent l’exemple des Gaulois succombant sous les efforts de César, l’exemple est faux : les Gaulois succombèrent non parce qu’ils furent autonomes mais parce qu’ils étaient ennemis les uns des autres, et encore les confédérations qui surent s’allier tinrent-elles en échec les Romains bien plus longuement que ne l’eût fait un État fortement centralisé qui, au bout de trois ou quatre grandes défaites, n’aurait plus su opposer de résistance au vainqueur. Que l’on compare en-