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Fatalement, il doit en être ainsi : une société de combat ne peut ressembler à une société de paix et travail : on ne violente pas la nécessité. Mais aussi, l’autorité des chefs militaires ne devra-t-elle pas survivre aux besoins qui l’auront créée et appartiendra-t-il à tous les citoyens d’y tenir la main ; là encore, l’éducation anarchiste sera le meilleur préservatif contre les pronunciamientos.

D’ailleurs, il n’y a pas lieu de s’alarmer outre mesure : l’art de la guerre, en attendant qu’il disparaisse, est condamné à une transformation à laquelle la vieille discipline ne survivra pas. L’homme cessera d’être un zéro noyé dans la foule ; par suite des inventions pyrotechniques rendant les masses de plus en plus vulnérables, le combat tend à s’individualiser, le soldat à conquérir son autonomie. Si le bataillon est resté l’unité tactique, la compagnie est devenue l’unité de combat (règlement du 12 juin 1875 sur les manœuvres de l’infanterie) ; avec les canons portant à 24 kilomètres et les fusils