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incapables d’exécuter tout mouvement d’ensemble faute d’unité de direction, seraient vite vaincus par un nombre bien inférieur d’adversaires. Sauf quelques combats d’avant-postes, quelques épisodes isolés : coups de main, attaque d’un convoi, défense d’un défilé, la résistance serait impossible.

Que la guerre soit offensive ou défensive, elle nécessite toujours l’autorité d’une part, la subordination de l’autre ; certes, les efforts d’un peuple défendant ses foyers revêtent un tout autre caractère que l’invasion d’armées despotiques : ils laissent une bien plus large place à l’esprit de liberté, d’égalité et d’initiative, à la spontanéité des masses, mais ils exigent, pour être couronnés de succès, une certaine somme de discipline et de réelle organisation[1].

  1. La guerre qui, depuis deux ans, se déroule à Cuba et dans laquelle trente mille insurgés, insuffisamment armés et approvisionnés tiennent en échec deux cent mille hommes de troupes régulières est la plus frappante confirmation de ce que nous avançons (1897).