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ment d’un roi ne suffisent plus à les occasionner ; il faut tout un ensemble de causes qu’invoquent, avec plus ou moins d’à propos, il est vrai, les chefs d’États pour se justifier de la cruelle nécessité où ils se prétendent de verser le sang.

Autrefois, le corps à corps engendrait la stupide admiration de la force physique, suffisante à déterminer la victoire. L’invention de l’artillerie fut toute une révolution dans l’art de s’anéantir ; elle élimina progressivement les lourdes armes défensives : casque, cuirasse, bouclier, et remplaça les sanglants pugilats par des combinaisons savantes. Aujourd’hui, la guerre est devenue exclusivement affaire de calcul ; le temps des charges de cavalerie, des assauts à la baïonnette, de toute cette brillante fantasia, est passé ; la furia est annihilée par la puissance supérieure du feu. Le soldat, qui ne mâche plus sa cartouche, qui ne croise plus la baïonnette, qui, bientôt, n’entendra plus le fracas de l’artillerie couvrant les hurlements d’agonie, n’est plus surex-