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de la sauvagerie des âges préhistoriques.

Considérée aujourd’hui à juste titre comme un fléau, la guerre fut l’état normal des êtres humains alors que, dégagés à peine de la plus grossière animalité, étrangers à toute conception de morale, à toute idée abstraite, ils durent combattre désespérément pour le droit à la vie, contre les fauves d’abord, puis entre eux. L’homme n’est pas « un Dieu déchu, qui se souvient des cieux », comme l’a dit un poète menteur, et les sciences qui, aujourd’hui, reconstituent son origine, nous le montrent marquant ses lentes étapes à travers les siècles par la bestialité, l’anthropophagie, l’esclavage et le servage féodal. À mesure qu’il s’éloigne de son point de départ, que les masses apprennent à penser, en un mot que l’humanité se constitue, la guerre devient moins fréquente et excite plus d’horreur : de nos jours, le carnage est réglementé, limité, les prisonniers de guerre sont épargnés, les blessés ennemis recueillis et soignés. Certes, les luttes entre nations