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cordes vocales et non le hasard, aura pour résultat la mort de plusieurs personnes.

Le hasard, c’est l’absurde idée d’effets sans cause ; il peut convenir à des ignorants, la science le répudie.

« Heureux celui qui peut connaître le pourquoi des choses » s’est écrié Virgile, il y a dix-huit cents ans. C’est à connaître ce pourquoi que l’intelligence humaine a, jusqu’à ce jour, multiplié ses efforts.

Mais cette interrogation que l’on a adressée aux forces régissant la matière brute, on tremble de l’adresser à l’esprit humain.

L’âme, d’essence divine, disent les spiritualistes, domine la matière qui ne peut rien faire que par son ordre. Conséquence logique, si la matière a été malfaisante, le bras lourd, le sang bouillonnant, c’est à l’âme qu’on s’en prend et, pour la corriger, on la supprime.

Si, encore, on ne supprimait que cette abstraction, l’âme, le mal ne serait pas grand ; mais c’est qu’on enlève du même coup quelque chose de bien plus réel : la vie !