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D’autres socialistes, autoritaires honteux, n’osant pas préconiser ouvertement la conservation de la machine gouvernementale, déclarent que, dans la société future, le pouvoir appartiendra seulement à des commissions techniques et de statistique réglant la production, la consommation et l’échange, — un gouvernement anodin, presque nul, à les entendre. En réalité, ces commissions, régissant les groupes ouvriers, au lieu de fonctionner à côté d’eux, à titre consultatif, jouiraient d’un pouvoir effrayant. Ce serait ressusciter le patronat avec le bien-être en plus, mais avec une plus grande somme d’esclavage ; la sujétion morale serait permanente : le travailleur qui, aujourd’hui, peut quitter son patron, ne saurait, dans la dite société, se soustraire un instant à l’autorité de l’État-patron. L’État, quelle que soit sa forme, quel que soit son nom, est toujours une institution basée sur la dépendance de la masse à la volonté d’un petit nombre.

Est-ce à dire que la production devra être