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seul moteur, lequel posséderait ainsi une puissance formidable. Ce moteur, — l’État, — réglant la production et la consommation, joignant le pouvoir économique au pouvoir politique, unifiant peu à peu la vie de tous les membres du corps social, finirait par absorber toute initiative privée, par annihiler toute liberté, ce serait le communisme de la caserne, transformant en automates les producteurs-consommateurs. Et cependant, la régularité des services publics serait encore plus apparente que réelle. L’État, ce maître aveugle parce qu’il est trop puissant, n’acquerrait pas plus qu’aujourd’hui l’omniscience ; à force de diriger tous les services, il finirait par les négliger et s’y confondre : Qui trop embrasse, mal étreint. Une foule d’intérêts locaux, plus ou moins éloignés seraient en souffrance, oubliés, méconnus.

Au contraire, en laissant les différents groupements se développer et agir chacun dans sa spécialité, on arriverait, après les difficultés inhérentes à tout début, à un