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époque qu’on ne la comprit point et que le joyeux curé de Meudon échappa à toute persécution. Son contemporain Calvin, au contraire, théocrate aussi violent et étroit qu’un saint Dominique ou un Torquemada, représente le fanatisme poussé à sa plus haute expression.

Mirabeau, c’est à la fois l’éloquence, le génie dominateur et la corruption, mêlés d’une note humanitaire, sincère au début, qui s’éteint ensuite peu à peu mais sans faire place à la férocité. Les robustes jouisseurs peuvent devenir égoïstes : ils se montrent rarement cruels.

Marat, au contraire, avec un humanitarisme autrement profond, conserve les apparences de la cruauté, au point d’être aujourd’hui encore méconnu. Sa conviction est faite en même temps de fanatisme et d’une clairvoyance singulière, par laquelle il demeure bien supérieur aux autres grands acteurs de la révolution. Son désintéressement est absolu : c’est en lui-même, dans le triomphe d’une vanité parfois enfantine que l’ami du peuple trouve des jouissances.

Danton, c’est Mirabeau avec plus d’humanitarisme et de sincérité. Robespierre est un Marat moins intuitif et plus aristocratisant, frotté d’esprit sacerdotal.

Ledru-Rollin est une réduction de Danton ; Blanqui est un Marat non déclamatoire.

Gambetta et Rochefort, Jaurès et Guesde appartiennent à notre histoire contemporaine. Pas n’est besoin de souligner l’antithèse qu’ils présentent.

Au fur et à mesure que de nouveaux partis se développent et apparaissent sur la scène historique, on voit