Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/92

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cessives emporteront les vieilles institutions, les barrières de castes et de classes. Le courant occidental et le courant slave se rejoindront pour rendre la sève et la vie à la vieille Europe, épuisée jusqu’aux moelles par un siècle d’industrialisme broyeur de corps, d’âmes et d’énergies. L’être humain, actuellement flétri comme une plante desséchée, pourra retrouver la sève et la vie.

Les époques de transformation sociale nous présentent deux types humains, antagoniques au moral comme au physique : celui de l’homme sanguin, corpulent, humain, éloquent, amoureux du plaisir et quelquefois corrompu, tolérant, glissant facilement à l’opportunisme, et de l’homme bilieux, généralement maigre, combatif et orgueilleux, le plus souvent vertueux et faisant haïr la vertu, convaincu, fanatique et parfois féroce, à la parole âpre, aux écrits mordants.

Presque toujours ces deux types sont, de par le contraste de leur nature, engagés dans une lutte à mort.

Au premier type appartiennent les Rabelais, les Mirabeau, les Danton, les Ledru-Rollin, les Gambetta, les Jaurès.

Au second appartiennent les Calvin, les Marat, les Robespierre, les Guesde.

Et combien d’autres exemples pourrait-on trouver encore dans chaque série !

Rabelais, par exemple, c’est le génie largement humain, ne craignant point de conclure à l’intégrale liberté, à l’anarchie, dans son abbaye de Thélème, esquisse d’une société idéale. Audace si grande pour son