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d’avant 1789 ; la forme républicaine avait péri, mais l’absolutisme monarchique également. Le 2 décembre a, de même, abattu la République, mais consacré la chute du régime censitaire. Et l’on pourrait multiplier les exemples à l’infini. On peut donc admettre que toute révolution contient une part de réalisation, plus le germe d’une révolution ultérieure.

Il a fallu à la monarchie française sept siècles pour absorber la noblesse féodale dont elle-même était sortie. Moins d’un siècle et demi s’écoula de cet apogée, atteint sous Louis XIV jusqu’à la chute. La bourgeoisie, née du mouvement des communes, au XIIe siècle, et qui marqua son entrée sur la scène politique par la tentative avortée d’Étienne Marcel, mit, de 1356 à 1789, près de quatre siècles et demi, à conquérir le pouvoir. À son tour, le prolétariat industriel, surgi et développé en cent et quelques années, se présente pour exproprier la classe capitaliste : c’est le quatrième État, poussé lui-même par les irréguliers du travail et de la misère, formant comme un cinquième État, immense et amorphe.

Il est donc facile de constater que la durée des évolutions sociales augmente ou diminue selon les époques ou les milieux et qu’une classe n’arrive à supplanter la classe supérieure que lorsqu’elle est elle-même poussée par une autre classe qui lui est inférieure.

Les lois physiques de rayonnement, vitesse, endosmose et exosmose, tendance à l’équilibre, etc., régissent donc les êtres organisés et les êtres collectifs tout comme les corps inorganiques. Le déterminisme étant