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vaincu dans l’Inde, refluait sur l’Extrême-Orient et allait s’y déformer, l’état de l’empire romain, auquel faisaient défaut l’imprimerie, la vapeur et l’électricité, véhicules de la pensée, ne permit pas au mouvement chrétien de conserver son allure sociale et révolutionnaire. Tous les ergoteurs, mystiques et ignorants d’Europe et d’Asie, vinrent le sophistiquer à qui mieux mieux et, au lieu d’une refonte du vieux monde, abolissant les distinctions de maître et d’esclave, on eut une nouvelle religion démente et douceâtre, plus tard férocement intolérante, reléguant la révolution sociale à la fin du monde[1], prêchant en attendant cette échéance la résignation aux opprimés et venant river leurs fers. Sans les invasions successives des Barbares, qui opérèrent des fusions terribles mais éphémères, les vieilles castes : patriciens, affranchis, plébéiens et esclaves, fussent restées debout. Elles sombrèrent dans la débâcle de l’empire romain mais pour se reconstituer plus ou moins sous d’autres noms dans le monde féodal dominé par l’Église.

La réforme fut une autre grande révolution sociale, car elle ne se limite pas à Luther, Calvin et Henri VIII. Précédée par les critiques d’abord timides de théologiens tels que Bérenger, puis par les révoltes d’esprits

  1. Le Jugement dernier n’est que la révolution sociale ajournée par les évêques opportunisés, qui n’osaient plus prêcher la révolte et voulaient encore ménager leurs crédules ouailles.