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V. — LA RÉVOLUTION SOCIALE.


À toutes époques l’autorité et l’exploitation ont provoqué par une réaction naturelle des révoltes plus ou moins énergiques. Le plus souvent ces révoltes écrasées laissaient derrière elles un invisible ferment qui courait dans tous les esprits et, le moment venu, déterminait une commotion telle que la vieille société s’ébranlait sur sa base et finissait par s’effondrer.

Les deux plus grands mouvements sociaux de l’antiquité qui nous soient réellement connus, le christianisme et le bouddhisme (car on sait peu de choses sur les révolutions nombreuses et profondes de la Chine), accomplis au nom de la liberté individuelle et de l’égalité sociale, étaient la résultante d’une foule de révoltes antérieures. « N’appelez personne votre maître ! » proclamait Juda le Gaulonite, prédécesseur de Jean Baptiste et de Jésus. « Plus de castes » prêchaient les disciples de Çakya-Mouni. Mais tandis que le bouddhisme,