Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Courbée sur son travail dérisoirement rémunéré ou esclave de son ménage, le plus souvent flétrie et déformée prématurément par les couches successives et les longs allaitements, la femme du peuple perd bien vite les attraits de la jeunesse. En général à trente ans elle n’a plus d’âge, sa poitrine se déforme, sa taille s’épaissit, les seins pendent épuisés. La jeune fille, si on peut la comparer à une figure géométrique, offrait avec ses épaules plus larges que la taille l’image d’un cône en équilibre sur sa pointe ; femme et mère, avec son bassin démesurément élargi, dans lequel la poitrine semble s’être vidée, elle présente la même figure renversée.

En France principalement l’habitude de vivre dans des lieux renfermés est tellement prise par la plus grande partie de la population urbaine (non seulement des prolétaires mais encore des petits bourgeois) qu’on la voit fuir peureusement le moindre courant d’air. C’est un spectacle qu’on peut remarquer en tramway ou en wagon que celui de voyageurs se hâtant de fermer toutes ouvertures à moins que la température ne soit réellement torride ; ils semblent se complaire à respirer une atmosphère lourde, malodorante, chargée de microbes.

Les poumons finissent par s’atrophier en s’adaptant au manque d’air et aux exhalaisons méphitiques. Ils s’adaptent, seulement il en résulte des générations rabougries et maladives au physique comme au moral, générations prédisposées à l’anémie et à la tuberculose.

La mort y fauche largement.