C’est chose commune que faire la critique de notre société, soit au point de vue des institutions politiques soit au point de vue du système économique. On a envisagé aussi l’influence que pourrait avoir une révolution sociale sur l’évolution ultérieure de la philosophie, de l’art, des sciences. Des poètes comme William Morris, des romanciers comme Wells, des sociologues comme Bellamy et Spence[1], ont tenté l’exploration des temps futurs, en attendant — ce qui viendra — que les lois de l’histoire étant formulées tout comme celles de la chimie et de la mécanique, on puisse prédire approximativement, bien à l’avance, les grands mouvements de l’humanité, tout comme on prédit les phénomènes célestes.
Mais il est un point qu’on n’a pas, croyons-nous, étudié jusqu’ici : c’est l’influence d’une révolution vraiment sociale — c’est-à-dire profonde et non superficielle
- ↑ J. C. Spence. L’Œuvre de civilisation ou l’Angleterre au XXe siècle (trad. par Naquet et Mossé).