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qu’entre chacun de ces hommes et les ouvriers qu’il emploie. De même, le mendiant de Rome ressemblera à son confrère de Madrid ou de Vienne et non à son compatriote travailleur régulier ; le cambrioleur parisien ne différera pas beaucoup du burglar londonien. La barrière est donc non entre les pays, mais entre les classes.

Transmises par hérédité, les caractéristiques différentes, tant physiques que morales, s’accentuent sous l’action du temps, et au bout de quelques générations la séparation entre deux rameaux humains partis de la même souche est devenue aussi complète que possible. À son tour, chacun de ces deux rameaux bifurque : dans le premier les individus doués d’une activité plus grande qui se sont assimilé le savoir et ont su éviter les excès tendent à constituer une race vraiment affinée, tandis que les autres s’étant simplement laissés vivre forment une race béatement stationnaire, chez laquelle même peuvent s’éteindre des facultés qui ne sont plus stimulées par le besoin. Dans le second rameau, la grande masse ne formera plus qu’un troupeau hébété, servile à force d’avoir été asservi, inapte à comprendre toute idée tant soit peu abstraite, tandis que quelques individus, doués d’une énergie plus grande, se révolteront contre le milieu où ils étouffent.

Dans le tableau ci-dessous sont notées les principales caractéristiques des classes et sous-classes sociales. Nous ne prétendons pas, cela va sans dire, leur attribuer une valeur absolue ; ce serait pédantisme charlatanesque et maintes fois blessante injustice. Il est bien