se délie, et tels de ces êtres sur lesquels on était tout d’abord tenté de porter un diagnostic de faiblesse mentale ou d’imbécilité, se révèlent souvent comme ayant une intelligence morale. C’est là un des points les plus curieux de la psychologie des enfants martyrs. »
Ce sauvetage physique et moral ne se limitera plus à quelques petits êtres mais s’étendra à la masse immense des déshérités actuels, guérissables et transformables sous l’action bienfaisante d’un nouveau milieu. Sans la moindre exagération comme sans prétendre prophétiser à l’instar des voyantes, exploitrices de la crédulité publique, on peut affirmer que l’humanité est à même de faire peau neuve.
Pour cela, il faut que l’élite pensante et active du prolétariat, entraînant la masse des déshérités et attirant à elle les transfuges de la bourgeoisie, mais sans leur livrer la direction suprême du mouvement ouvrier, entre en scène. Sans s’attarder aux leurres du parlementarisme comme sans se nourrir d’espoirs mystiques, cette avant-garde doit incessamment travailler par tous les moyens pacifiques ou révolutionnaires à désorganiser la société capitaliste et les rouages de l’État qui la défendent, en même temps qu’à accélérer la formation des organes vitaux de la future société.
Ces organes sont les associations de producteurs qui, se fédérant et se ramifiant, marchant toujours, à travers les vicissitudes de succès et d’échecs, à ce but fixe : la prise de possession du sol et des moyens de production, finiront en profitant des événements et en