Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« Ce qui m’a toujours profondément impressionné, écrit-il, c’est l’état dans lequel se trouvent ces malheureux au moment où ils sont arrachés à leur milieu malfaisant. Dans une proportion de 90 pour 100, ils sont maigres, faibles et anémiés au plus haut degré ; ils personnifient la misère physiologique dans son expression la plus lamentable. Eh bien ! chose curieuse, il suffit souvent à la grande majorité de ces enfants de vivre pendant huit à quinze jours dans une maison où ils sont convenablement nourris, vêtus et logés pour qu’une transformation surprenante s’opère. En une semaine ou deux, ces enfants gagnent en poids huit à dix fois plus que les enfants normalement élevés ayant le même âge. Il semble que l’organisme de ces petits malheureux, arrêté pendant longtemps dans son besoin de se développer, se précipite sur l’air et la nourriture pour rattraper le temps perdu…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« L’histoire de la petite X…, rachitique par privation de nourriture et de soins, est un exemple frappant de ce que peut faire la bienfaisance en faveur des enfants maltraités, gravement atteints dans leur santé physique.

« Imaginez un petit être au visage contracté par la douleur et la crainte, sale, couvert de vermine ; ses cheveux, en paquet inextricable, étaient habités par des poux ; sa peau étaient parsemée de zébrures et d’ecchymoses provenant de coups ; son ventre était énorme ; ses membres, faibles, contractures, présentaient des