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croire parce qu’elles ne savent rien. Mais, si l’enfant cesse peu à peu de trembler à la pensée de l’enfer ou du purgatoire, l’adulte se prosterne devant l’autorité qui, incarnée dans la personne du policier, du gendarme, du juge, du fonctionnaire, le guette à toute minute de la vie ; la Patrie, la Propriété, la Loi, au nom desquelles les dirigeants font du prolétaire une machine à tuer, un miséreux et un esclave, sont venues remplacer le mystère de la Sainte Trinité et celui de la Transsubstantiation.

Ce qui permet d’inculquer de pareilles croyances sans soulever la révolte du bon sens, c’est l’état véritablement maladif des cerveaux, arrêtés dans leur développement et faussés par les mensonges de l’éducation officielle et les préjugés en vogue dans les diverses classes sociales. La plupart des individus sont des malades.

Ces malades peuvent-ils guérir dans un milieu social différent ? Certes, les résultats obtenus, même en la société actuelle, dans des colonies rurales et sur des concessions agricoles, où de redoutables malfaiteurs sont devenus des individus inoffensifs et où des fous dangereux ont pu recouvrer le calme d’esprit, montrent que le cerveau de l’adulte est susceptible de s’assainir. À plus forte raison celui de l’enfant, victime d’une hérédité défectueuse, mais placé dans un milieu réparateur où pourront se cicatriser ses plaies physiologiques.

Et à ce sujet, nous ne pouvons mieux faire que citer le docteur Roubinovitch :