Page:Malato - Les classes sociales au point de vue de l’évolution zoologique.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mystères ont succédé des manuels civiques, moins absurdes en apparence et peut-être plus dangereux, car l’absurdité des premiers était telle qu’à un certain âge, beaucoup se révoltaient à l’idée d’avoir pu y croire. Tandis que les manuels civiques ne contiennent pas de bourdes aussi grossièrement apparentes : ils enseignent seulement à ceux qui seront plus tard des hommes et des femmes, des pères et des mères, à se dépouiller de leur caractère humain pour devenir plus tard bons citoyens, c’est-à-dire troupeau soumis d’électeurs, de soldats, de contribuables et à élever leurs enfants comme eux-mêmes ont été élevés.

Les anarchistes, qui ont une activité à déployer en dehors de la politique parlementaire, se sont préoccupés beaucoup plus que les socialistes, engagés dans les luttes électorales, du problème de l’éducation. Des écoles libertaires se sont fondées çà et là ; quelques-unes subsistent et fonctionnent même de façon remarquable, donnant une idée de ce que pourra être l’enseignement dans une société économiquement et moralement affranchie. Mais celles-là ne peuvent être que l’exception : l’école actuelle est évidemment créée par le milieu, obligée d’employer les livres et suivre les systèmes adoptés par l’enseignement officiel pour conduire les élèves aux examens qui ne prouvent rien, mais qui ouvrent les carrières libérales et administratives.

De même, les Universités Populaires, où s’affine l’éducation primaire des prolétaires, demeurent plutôt une ébauche qu’une création définitive. L’enseignement