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traire, ses facultés se développant, il produira mieux ; son esprit plus ouvert pourra concevoir et réaliser des inventions. Combien de Jacquarts et de Fultons ne sont-ils pas étouffés obscurément dans des milieux ignorés alors que le moindre frottement aux hommes et aux choses eût pu faire jaillir l’étincelle de leur cerveau !

Voilà donc deux classes sociales disparues. À son tour, celle des prolétaires ci-devant salariés, avec toutes ses subdivisions, se transforme et, par la possession des moyens de production, monte vers la lumière et la liberté : elle vient se confondre avec la petite bourgeoisie, tandis que la haute bourgeoisie, moralement décapitée, et la moyenne bourgeoisie, oscillant sous la poussée des événements, finissent par disparaître en tant que catégories sociales distinctes.

C’est ce qu’entrevoyait Proud’hon lorsqu’il proclamait que l’équation sociale devait avoir pour résultat « la fusion des extrêmes dans les moyens. »

Cette fusion sera-t-elle complète, définitive ? La transformation propriétaire et la reconnaissance d’équivalence des fonctions, réclamée par les communistes, contestée plus ou moins ouvertement par les arrivistes affublés de la peau socialiste, seront-elles suffisantes pour amener ou maintenir cette fusion ?

Il est impossible de l’affirmer.

Les facteurs économiques ne sont pas les seuls, comme a semblé le croire l’ancienne école marxiste : il faut tenir compte aussi des facteurs moraux. Il est bien certain qu’au sein même du bouillonnement nive-