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Avec la substitution à tout régime pénal d’une thérapeutique rationnelle et humaine, les malfaiteurs par tares ataviques seront les uns guéris, les autres maintenus hors d’état de nuire mais non torturés. La prison et le bagne n’ont jamais moralisé, bien au contraire[1] ; mais il serait insensé de prétendre qu’on ne pourra jamais transformer les criminels qui sont des malades, alors qu’on arrive bien à apprivoiser des fauves.

Restent les crimes et délits pour causes accidentelles, qu’il serait certainement impossible d’éliminer tout à fait mais qui, dans un milieu plus harmonique que celui d’aujourd’hui, se produiront beaucoup plus rarement.

Ce sera donc, une fois les inévitables orages passés et l’équilibre rétabli sur un nouveau plan, l’élimination au moins des 7/10 des méfaits et des malfaiteurs.

Quant à l’autre subdivision des réfractaires, celle des vagabonds, elle répond trop à une tendance humaine pour qu’on ait à souhaiter de la voir disparaître. Ou plutôt elle disparaîtra en tant que catégorie sociale mais son esprit lui survivra. Que furent donc les grands voyageurs, les Marco Polo, les Colomb, les Magellan, sinon d’illustres vagabonds, avides d’échapper au spectacle du toujours vu pour découvrir de nouveaux hori-

  1. Exemple : tout régime pénitentiaire prolongé entraîne la sodomie, s’il est la promiscuité, l’onanisme s’il est l’isolement.