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aussi vives que les souffrances physiques d’aujourd’hui aux humains dont le système nerveux ira s’affinant et dont, par suite, la sensibilité deviendra plus grande. Toutefois, malgré les imperfections et les vices subsistants ou à naître, la société sera très certainement supérieure à celle d’aujourd’hui : elle sera surtout différente.

Dans ces conditions, que devient la collectivité ?

Tout d’abord, c’est la disparition de la classe détritique : le mendicat.

Produite par la monopolisation de la propriété et du bien-être entre les mains d’une minorité privilégiée, elle s’anéantit avec le milieu et les causes qui lui avaient donné naissance. Un mendiant ne pourrait implorer ni recevoir l’aumône alors que tous les êtres valides seront à même de consommer moyennant un travail réduit, organisé dans les meilleures conditions d’hygiène par les travailleurs eux-mêmes, alors aussi que vieillards, enfants et infirmes seront entretenus par la collectivité. Il n’est que trop facile de comprendre le dégoût inspiré aujourd’hui par l’atelier qui ressemble tant à une prison et où l’être humain, rivé pendant de longues heures sur une tâche monotone, se transforme insensiblement en automate. Aussi un des premiers actes du prolétariat révolutionnaire, après la prise de possession, devra-t-il être la transformation complète de l’usine et de l’atelier. La domestication des forces naturelles — électricité, houille blanche et finalement radio-activité remplaçant la vapeur tout comme celle-ci a remplacé les bras humains — mettra