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maintenant à la propriété industrielle tout d’abord, puis aussi, à la propriété terrienne que s’attaquera la révolution sociale.

Que cette propriété socialisée soit gérée par les groupes producteurs eux-mêmes, reliés en fédération, ce qui est le fond de la conception libertaire, ou qu’elle soit gérée par l’État ou la commune, il en résultera finalement, accompagnée de plus ou moins de liberté, une augmentation du bien-être général. Même au cas possible où la rudesse et les excès à prévoir des prolétaires fraîchement émancipés rejetteraient la masse de la population vers l’ancienne bourgeoisie plus affinée, celle-ci ne pourrait reconstituer de toutes pièces le régime capitaliste d’aujourd’hui. La socialisation plus ou moins intégrale demeurera un résultat acquis et l’effort humain n’aura plus à lutter que pour éliminer de la société les germes subsistants d’autorité, c’est-à-dire pour réaliser l’anarchie dans le sens rationnel du mot.

On peut donc entrevoir dans un temps non lointain une société où le niveau de bien-être sera sensiblement le même pour tous, où la production s’effectuant pour les besoins de la collectivité et non pour les profits de quelques-uns, les conditions du travail seront toutes différentes de celles d’aujourd’hui.

Aliments, vêtements, logement seront plus ou moins égalitairement assurés à tous. La société ne sera sans doute point devenue parfaite, ce serait une illusion de l’espérer, car de nouveaux désirs naîtront et la difficulté de les satisfaire pourra causer des peines morales