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Toutefois, il serait injuste de ne point rappeler que l’habit ne fait pas toujours le moine et que bien des individus des deux sexes, classés bourgeois de par leur situation économique, n’ont nullement l’âme de leur classe. C’est de la classe privilégiée qu’on a vu surgir les Bakounine, les Kropotkine, les Reclus, les Cafiero, pionniers révolutionnaires d’une humanité sans castes ni maîtres.

Non seulement au sein de la petite bourgeoisie, refoulée avec des alternatives diverses dans le prolétariat par la concentration des capitaux, mais encore dans la moyenne et haute bourgeoisie, on rencontre des individus des deux sexes qui osent rompre avec leur classe. La révolution française vit de nobles transfuges comme les Condorcet, les Le Peletier de Saint-Fargeau, les Saint-Just, les Saint-Huruge, concourir au triomphe de la bourgeoisie sur la vieille aristocratie. De même les classes privilégiées d’aujourd’hui donnent parfois naissance à ceux qui combattront avec le plus d’acharnement les privilèges et viendront apporter au prolétariat miséreux, enténébré, l’appui de leurs connaissances supérieures, sans prétendre récolter en échange un mandat de député.

Parmi les bourgeois de situation, il s’en trouve qui, sincèrement émus du sort des déshérités et désireux d’arriver pacifiquement à un meilleur état social, prêchent la coopération des classes, l’alliance de la démocratie bourgeoise et du prolétariat socialiste. Tactique illusoire qui n’aboutit qu’à éterniser l’ordre social actuel sous des décors différents ! la coopération