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somme de cet argent qu’elle n’a pas eu la peine de gagner. Au contraire, une autre exhibera-t-elle quelque toilette plus élégante, elle s’en ira crevant de dépit et c’est souvent le mari — maître nominal de par la loi mais que de fois forçat dans son ménage ! — qui supportera la mauvaise humeur de madame.

« L’instinct primitif et principal, dit Max Nordau[1], pousse irrésistiblement la femme vers l’homme commun et normal, qui n’est ni trop sot ni trop intelligent, qui règle son maintien d’après l’exigence de la mode, qui parle du beau temps et du mauvais temps, qui exalte l’idéal, qui a les opinions et les idées des bourgeois aisés et montre par la forme et la couleur de sa cravate qu’il est à la hauteur de son époque. Sur cent femmes, quatre-vingt-dix-neuf tomberont éprises de ce chef-d’œuvre de la nature et aucun homme supérieur ne pourra lui être comparé.

Cette critique est applicable surtout à la bourgeoise. Quant à la prolétaire elle tendra à donner la préférence à la force physique et il y a de l’atavisme dans cette préférence, la femme plus faible que l’homme ayant naturellement cherché toujours un appui et un défenseur. « Les femmes recherchent de préférence, déclare Spencer[2] les hommes forts et brutaux bien que les individus faibles les traitent mieux. »

  1. Paradoxes.
  2. Istruzione alla sociologia — Milan, 1886.