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ont fait donner cette éducation homicide, ceux qui déclarent les guerres et envoient des centaines de mille hommes au massacre sont des dirigeants bourgeois. S’ils ont la prudence de ne point égorger eux-mêmes, si peut-être leur sensibilité physique ne leur permettrait point de le faire, en sont-ils moins des assassins ?

Cette hypocrisie, caractéristique de la classe possédante, a produit deux êtres artificiels, antithèses vivantes de l’homme et de la femme. Ce sont : le Monsieur et la Dame.

Le Monsieur est un individu s’habillant le plus souvent de façon ridicule, non à son goût mais selon la mode, regardant avec déférence ceux qui possèdent plus d’argent que lui, avec considération ceux qui en ont autant et avec mépris ceux qui n’en ont pas du tout mais sans le travail desquels il ne serait rien. Il a généralement reçu de l’instruction mais n’en tire qu’une philosophie d’arrivisme. Faire comme les autres, ménager les idées et les préjugés des autres — ce mot ne s’appliquant qu’à ceux de sa classe, car pour lui le reste de l’humanité ne compte pas — telle est sa maxime. Ce qui ne l’empêchera pas de chercher à profiter de ces autres de toutes manières et même de les exploiter, car les affaires sont les affaires ! Honnête selon le Code quand sa situation économique lui permet de l’être, le Monsieur n’a aucune pitié pour les miséreux non plus que pour les malfaiteurs susceptibles de lui enlever son porte-monnaie à sa sortie du théâtre ou d’un restaurant de nuit ; mais il