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et dévoilent sans la moindre hésitation, certains que la vérité doit toujours être dite, les plaies lamentables du prolétariat, doivent étendre leur analyse à la bourgeoisie haute, moyenne et petite. S’ils oubliaient de le faire, on pourrait leur reprocher, peut-être bien à tort, de vouloir non pas détruire mais consolider l’inégalité sociale existante en justifiant la domination de la classe capitaliste par une supériorité anthropologique. La science ainsi se serait faite non pas libératrice mais instrument d’oppression. Les religions n’ont-elles pas été à leur début des systèmes scientifiques et philosophiques qui, peu à peu égarés de leur voie, dénaturés, exploités par d’infaillibles docteurs, ont abouti à diviser et opprimer l’humanité au lieu de l’éclairer ?

Il ne faut pas confondre la science largement humaine, remontant des effets aux causes, proclamant l’indéfinité du progrès et des transformations possibles, avec la science théocratique ou de classe, s’appuyant sur les constatations exactes pour en tirer des conclusions qui ne le sont pas et recréer des dogmes métaphysiques ou sociaux.

En tant qu’ensemble la bourgeoisie occupe encore, à l’heure présente, au point de vue matériel et intellectuel, une situation supérieure à celle de la masse du prolétariat. Cette différence de niveau est incontestable ; si elle n’existait pas, l’égalité sociale serait un fait au lieu d’être simplement une aspiration.

Reste à savoir si les phénomènes sociaux ne concourent pas à accélérer le développement d’une élite prolétarienne, actuellement formée, et à faire reculer, enrayer