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souvent brûlante et toujours surchargées de matières toxiques, la tête plongée dans la vapeur d’eau et les mains rongées par les acides.

La race flamande est prolifique, et à l’insuffisance d’alimentation, au surmenage, à l’insalubrité du logement et à celle du travail, viennent s’ajouter pour les ouvrières les grossesses successives. Sur 29 ouvriers veufs interrogés, 19 ont déclaré que leur femme avait été emportée par la tuberculose.

L’alcoolisme, qui sévit si épouvantablement chez les populations maritimes du Nord-Ouest et de l’Ouest, n’apparaît chez les ouvriers tuberculeux que dans la proportion de 17 %. C’est donc la situation économique qui est directement et avant tout cause de la terrible maladie, et non pas l’intempérance de la classe travailleuse, comme le prétendent certains savants et moralistes bourgeois cherchant à faire oublier la solution expropriatrice que comporte le problème social. Il est certainement incontestable qu’un grand nombre de prolétaires se livrent à la boisson et il serait étonnant, impossible même, qu’il en fût autrement. Les êtres humains réduits à la condition de bêtes de somme, n’éprouvent-ils pas fatalement le besoin physique de surchauffer leur organisme débilité par le sur-travail et le manque d’alimentation suffisante, comme le besoin moral de s’étourdir, et le cabaret empoisonneur, auxiliaire de l’exploitation capitaliste, n’est-il pas le seul lieu de « plaisir » qui leur est accessible ? Reprocher à la classe ouvrière son intempérance, c’est reprocher à