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suffisants, pour trois, quatre, huit personnes ; pareilles, les conditions de vie économique : par la faute de salaires insuffisants, la famille ouvrière, nourrie de légumes et de pommes de terre, hors d’état de réparer les forces usées au travail et de nourrir ses enfants ; pareilles aussi les conditions de labeur : dix heures pour les femmes, dix, douze, parfois davantage pour les hommes, en état constant de surmenage et réunissant ainsi toutes les conditions favorables au développement de la tuberculose ».

D’après l’enquêteur Haentjens, cinquante pour cent des ménagères qu’il visite couchent sans draps.

« Lille, déclare dans la même étude Léon Bonneff, présentait, il n’y a pas longtemps encore, cette particularité de loger en de véritables terriers à bêtes certains de ses habitants. Les « caves de Lille » furent célèbres. Une trappe s’ouvrait au ras du trottoir. Par un escalier on descendait dans un caveau cintré, on marchait sur une aire de terre battue. La famille ouvrière habitait cette caverne. Le soir venu, on baissait la trappe et tous dormaient dans ces trous humides où nulle ouverture ne demeurait pour le passage de l’air.

« Les caves n’ont pas toutes disparu ».

D’après le docteur Verhaeghe, la tuberculose est d’abord provoquée par l’insalubrité même du métier de tisserand et d’ouvrier de filature, ces hommes étant condamnés à respirer pendant leur travail, en des ateliers généralement malsains, une énorme quantité de