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Mais ce n’est guère que le Paris bourgeois que les autorités se préoccupent d’assainir et embellir : la population miséreuse, de plus en plus refoulée du centre à la périphérie, va y porter ses plaies physiques et morales. Les moyens de communication sans cesse multipliés, trains de ceinture, métropolitain, tramways de pénétration, la font affluer le matin dans le centre de la capitale et la ramènent le soir dans ses taudis. De sorte qu’à mesure que s’aristocratise le Paris de la finance et du commerce, la banlieue prend un caractère lugubre de misère ouvrière : là où s’étendaient autrefois des espaces verdoyants, des prés, des buissons, des bouquets d’arbres, s’élèvent maintenant des masures de torchis, de plâtras et de planches, bientôt destinées à être remplacées par des habitations à six étages, où seront parcimonieusement mesurés l’air et la lumière, les propriétaires n’hésitant pas à sacrifier la salubrité générale à leur intérêt particulier.

Mais l’enfer du prolétariat français est surtout le département du Nord, véritable terre de prédilection de la tuberculose et de la mortalité enfantile. « Lille, Roubaix, Tourcoing, déclare Brouardel, forment le cercle d’un foyer tuberculeux d’autant plus intense que l’on se rapproche de ces villes ».

De l’étude si puissamment documentée de Léon Bonneff, l’Enfer des ouvriers[1], nous extrayons les passages suivants :

  1. Publiée dans la Nouvelle Revue, 15 mars 1906.